K2 BC à 5005m le 19/06.
Les porteurs se sont retirés très rapidement après les chants et battements de mains
Tous ces porteurs qui forcent leur admiration et le respect sont la clé de l'expédition. Sans eux pas de tentes, de chaises, de table, de nourriture et de matériel d'escalade.
Une cordée Française tente d'ouvrir une voie au K2 :
Les alpinistes grenoblois Christian Trommsdorff et Patrick Wagnon et leur compagnon niçois Yannick Graziani se trouvent actuellement au camp de base au pied de la pyramide du K2 (8611m), deuxième sommet du monde et sans doute le plus difficile à gravir dans la chaîne des géants de l"Himalaya. Depuis une dizaine d'années, ces trois garçons composent la cordée "TGW" tranposant les techniques d'alpinisme classique à la haute altitude. En style alpin, sans corde fixe, sans oxygène, léger, le trio a défloré faces et sommets à plus de 7000m d'altitude, réalisant même une première au Makalu (8460m) en 2004. À l'heure actuelle, les "TGW" sont à la pointe de l'alpinisme français par l'envergure de leurs expéditions en terrain d'aventure dans des régions peu parcourues. Ainsi ont-ils jeté leur dévolu sur le versant sud-ouest du K2, quasiment vierge, où ils ambitionnent de trouver un cheminement. "Une face raide de 2500m, principalement rocheuse, parcourues de goulottes suspendues, qui domine le camp de base", nous confiait Christian Trommsdorff, avant son départ, à Chamonix où il exerce le métier de guide. Ingénieur de formation, il a déjà gravi l'Everest seul et sans oxygène. Au camp de base depuis mercredi dernier 11 juin, les trois hommes sont redescendus dimanche de leur première étape d'acclimatation en versant Est du K2. Yannick Graziani nous a fait part de ses premières sensations: "On a passé deux nuits a 5600 m et 6000 m au "Cole d'Egento" à la frontière Chinoise. L'acclimatation est synonyme de peu de sommeil, peu de nourriture et beaucoup d'efforts. Mais pour se sentir léger en altitude par la suite c'est une étape nécessaire. C'est aussi un moment de réglages entre nous, de discussions, d'argumentation. Un peu comme un moteur de voiture qui nécessite certains réglages pour bien fonctionner. Et puis il faut dire qu'avoir visité le versant Est du K2 c'était quand même géant. Sous cet angle le K2 ressemble a un mollusque glace au chapeau pointu qui repose sur ses tentacules rocheuses"Equipés de skis pour éviter de longues marches fastidieuses dans la neige molle, ils sont redescendus jusqu'au camp de base en ayant passablement erré sur le glacier pour trouver un itinéraire correct. "Quel plaisir de filer a 40 km/h dans cet environnement. Il faut dire qu'il n'y a pas eu beaucoup de neige cette année dans le Karakorum. Les conditions sont plutôt sèches, plutôt estivales. La limite glace neige se situe a 5400 m. Maintenant on est au camp de base du K2. C'est repos total, bouffe, sieste et vague à l'âme. C'est un repos méditatif, on se sent isole du monde et se sentir bien est un devoir, une récompense", poursuit Graziani.Ce mardi ils devaient repartir pour 3 à 4 jours d'acclimatation profitant d'un créneau météo, en direction du glacier de Saloie à l'Ouest du K2. Le trio aura ainsi une vision exhaustive de la base de cette pyramide du K2. (Le Dauphiné Libéré du 18 Juin 2008)
L'équipe TGV : Christian Trommsdorff - Yannick Graziani -Patrick Wagnon