lundi 16 juin 2008

URDUKAS - GORRO 2 -

100 mètres après le camp, au détour d'une crête, le premier 8000 apparaît: le Broad Peak. Moment d'émotion... puis ils reprennent leur progression sur le glacier gigantesque du Baltoro qu’ils ne vont plus quitter, ce n’est plus que de la glace avec des cailloux qui les empêchent de glisser. Au fond de la vallée, le gigantesque G4 et derrière le G2. Ils montent plus lentement maintenant car ils commencent à ressentir
l’altitude, ils s’arrêtent, soignent les ampoules ou petites plaies des porteurs.
Après Urdukas Vue d'Urdukas
5 heures de marche en commençant par un sentier descendant droit sur le fleuve gelé. L’itinéraire se poursuit sur le glacier, ça monte et ça descend sans cesse tant ce glacier est tourmenté. La vue est grandiose de toute part, notamment sur la face nord du Masherbrum (7,821m). Le trajet continue entre de splendides pénitents de glace. Le campement de Goro qui est le premier sur le glacier est réputé pour sa fraîcheur. L'étape permettra de découvrir le Masherbrum au sud (7821 m) et le premier sommet du groupe des Gasherbrums, le G IV (7925 m) vers l’est.
Heureusement je m’endors vite, car nous sommes réveillés tous les matins vers 4 H par un beau Musulman qui braille la première heure du jour, je dis braille car il hurle et chante faux pendant au moins 10 minutes, c’est respectable mais lancinant.

En suivant la moraine centrale, nous atteignîmes enfin après 5 heures de marche le camp de GORO 2 réputé par sa fraîcheur, (le premier sur le glacier) qui est installé au milieu d’un paysage somptueux, fait de neige et de roc, et de quelques unes des plus hautes montagnes de la terre : A l'ouest et au nord, ce sont toutes les grandes tours de granit, depuis le Pic de Paiju jusqu'aux contreforts de la Tour de Mustagh, au sud, ce sont les sommets du Masherbrum et du Mont Biarchedi, et à l'est, la haute stature du Gasherbrum IV qui veille sur Concordia.
Ces 5 heures de marche d'Urdukas à Gorro 2 furent plus faciles , même si on commence à souffler à cause de l’altitude. La glace effleure partout, et la caillasse qui la recouvre est plus fine, donc moins de risques de se tordre les chevilles, même si je me suis fait quelques frayeurs aujourd’hui en dérapant, et en me rattrapant de justesse grâce à mes bâtons. Le moindre petit bobo peut prendre des proportions importantes, car la cicatrisation est longue en altitude.
Aujourd’hui c’est Norma de Bellini, puis les enfoirés du cœur qui m’ont accompagné …….c’est un grand moment de pouvoir écouter la musique qu’on aime quelques heures par jour.
A peine le camp installé, la pluie est arrivée, pas très agréable pour les porteurs qui trouvent cependant le moyen de chanter sous leurs bâches en plastique en préparant leurs chapatis.

Ce soir viande fraîche au menu, car le cuisinier a égorgé la biquette qui trottinait avec nous depuis Askole, mais je me contenterai de soupe, de riz ou de pâtes, car je ne suis pas très friand des abats servis le premier jour.

La température a chuté, je vais mettre mes chaussettes et ma doudoune, car il fait 14° dans ma tente.
Gros bisous à tous.